A la rentrée scolaire 2016-2017, les élèves en classe de 4e n’auront plus le choix. Ils seront obligés à étudier les sciences physiques. C’est pour susciter chez eux l’amour de la science. L’annonce a été faite par le directeur de l’Enseignement moyen-secondaire, Oumar Bâ.
L’enseignement des sciences physiques sera généralisé dans les classes de 4e à la rentrée scolaire 2016-2017. Beaucoup de réformes vont aussi suivre. Il s’agit de la suppression de certaines langues vivantes 2 comme l’allemand, le russe et l’italien. Ces annonces ont été faites, hier, par le directeur de l’Enseignement moyen-secondaire général, Oumar Bâ. Il présidait l’ouverture du séminaire de la Coordination nationale des blocs scientifiques et techniques sur l’« Amélioration de la conception des épreuves d’évaluation des olympiades scientifiques et technologiques-deuxième partie ». Selon M. Bâ, toutes ces réformes sont parties du constat que le temps réservé à la science n’était pas suffisant pour entraîner les élèves dans ces disciplines. « La conséquence est que nous avons aujourd’hui 32 % de scientifiques contre 68 % de littéraires, et nous voulons inverser cette tendance vers les années 2025. Pour cela, il faut prendre des mesures ardues et elles ont été prises », a déclaré Oumar Bâ.
Il a rappelé que l’augmentation du temps d’enseignement des mathématiques et des sciences est effective depuis la rentrée 2014-2015. Le décret a été signé par le président de la République en 2014. De son côté, le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a sorti un arrêté de mise en œuvre du décret dans les collèges. « Dans l’année scolaire 2014-2015, la réforme était en classe de 6e, de même que dans l’année scolaire en cours. Aujourd’hui, il y a une augmentation de l’horaire des mathématiques, des sciences physiques (Pc) et des sciences de la vie et la terre (Svt). Mais aussi une diminution des horaires des autres disciplines littéraires et même la suppression de certaines langues vivantes 2 (Lv2) à partir de la classe de 4e dès la rentrée prochaine », a soutenu M. Bâ. Tout cela, a-t-il ajouté, c’est pour donner plus de temps d’apprentissage aux mathématiques, aux sciences et à la technologie.
L’évaluation, le ventre mou du système
En outre, a souligné le directeur de l’Enseignement moyen-secondaire, dans leur plan stratégique, ils veulent faire de l’évaluation des apprentissages leur cheval de bataille. « En réalité, le ventre mou de notre système, c’est l’évaluation. La manière dont les enseignants évaluent en classe ne parait pas être conforme à la manière dont les élèves sont évalués en examen.
De ce fait, nous avons beaucoup d’élèves qui échouent aux examens certificatifs », a regretté Oumar Bâ. Pour lui, dans ce plan stratégique, ils vont définir les orientations qu’ils vont mettre en place et les activités qu’ils veulent dérouler. « C’est pourquoi j’ai dit que les olympiades scientifiques et technologiques qui étaient connues dans les blocs scientifiques sont une bonne pratique qu’il faudrait ressusciter pour booster l’enseignement des maths et des sciences. Nous allons l’intégrer dans notre plan stratégique et nous allons en négociation avec les partenaires pour trouver leur accompagnement », a-t-il promis.
Par ailleurs, Salif Sidibé, coordonnateur national des Blocs scientifiques et technologiques, a précisé que cet atelier, organisé avec l’appui de Wallonie Bruxelles international, entre dans le cadre de l’amélioration des olympiades scientifiques et technologiques. « Les olympiades étaient des épreuves organisées dans les blocs scientifiques et technologiques pour asseoir et valoriser la pratique expérimentale qui se faisait, mais aussi récompenser les élèves méritants et leur donner la possibilité de poursuivre leurs études dans les filières scientifiques. Depuis 2008-2009, Wallonie Bruxelles s’est engagé à accompagner la coordination pour mieux l’articuler avec l’approche par les compétences », a relevé M. Sidibé.
20 blocs scientifiques et technologiques en construction
Selon le directeur de l’Enseignement moyen-secondaire, 20 blocs scientifiques sont en construction, et ceci, grâce à l’appui de la Banque mondiale (Bm). Ces blocs vont aussi être équipés. En plus de cela, la Bm va réhabiliter les 8 blocs existants en les rééquipant. « Ce qui nous fera, au total, 28 blocs scientifiques et technologiques. Ces infrastructures doivent réfléchir sur des stratégies de promotion de l’enseignement des sciences et de la technologie. Elles ne doivent plus se limiter à polariser deux ou trois collèges et seulement les élèves en classe de 4e. Ces blocs seront des lieux de formation et d’animation pédagogique. Ils doivent aussi visualiser tout le travail qu’ils sont en train de faire en termes d’évaluation des compétences, de pratiques expérimentales, etc., pour que les autres collèges qui ne sont pas polarisés puissent en bénéficier », a indiqué Omar Bâ. A en croire Salif Sidibé, le premier bloc achevé sera inauguré le 11 décembre prochain. Six autres sont exécutés à 80 %. « Normalement, d’ici le mois de juin, les 20 blocs fonctionnels seront réceptionnés », a avancé le coordonnateur national des Blocs scientifiques et techniques.
Ndiol Maka SECK / lesoleil.sn